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Comment gérer la peur ... (partie II)
Comment voir qu'il a peur, ou les différentes expressions de crainte du chien : J'ai mentionné les signaux d'apaisement dans la partie I de cet article. Le chien nous montre que quelque chose l'inquiète, et il essaie de communiquer son envie que la « menace » cesse. Je viens en paix, je ne suis pas menaçant, s'il vous plait arrêtez de me crier dessus, je suis votre ami, je ne comprend pas ce que vous me demandez, mais si vous vouliez bien être plus clair, je ferais ce que vous voulez, pourquoi êtes vous énervé, calmez-vous s'il vous plait... et bien plus encore. C'est toujours ce qui vient en premier. Le chien est l'animal le plus « malléable » que je connaisse. Il s'adapte à presque tout, et le plus grand défi pour lui est le plus souvent de se faire comprendre de ses maîtres (on ne se rend jamais compte à quel point on peut être obtus par rapport à nos chiens, même avec la plus grande bonne volonté du monde... après tout, on ne voit pas les micro signaux, on ne sent pas les émotions avec notre nez... en gros, comparé aux chiens, on est des handicapés sociaux...). Je ne parlerai donc ici que des signaux d'apaisement que l'on peut voir avec nos yeux d'humains, si on le veut bien. Le chien remue la queue ? Il n'est pas forcément seulement heureux de vous voir. Il se demande peut être pourquoi vous le regardez aussi intensément, et vous communique son envie de bien faire par ce simple geste. (Arrête de me fixer, promis, je suis ton ami, tout va bien... tu veux pas me grattouiller sous le menton, dis, comme ça on ferait la paix pour de bon...) D'autres signes comme le halètement, le fait de bailler, de se mettre de côté ou même de dos, manifestent son envie de faire la paix sans confrontation. Il commence à être nerveux. A l'extrême, coucher les oreilles et rentrer la queue entre les pattes (et là, si on fait très attention, on voit les pupilles qui se dilatent) : il a peur (ou il se soumet à un autre chien, mais là c'est une autre histoire...). Il se fait tout petit (Il peut aussi se cacher sous une table ou entre vos jambes... peut être que si je me cache, ça va finir par passer...). Par la suite, ou en même temps, le poil sur son dos se hérisse (peut être si j'ai l'air plus gros, il me laissera tranquille ? Et oui, même les chiens peuvent être ambivalents...) Puis il découvre les crocs, et grogne (si tu ne t'éloigne pas, je vais mordre!) Et à la fin, si il n'a trouvé aucun moyen de se soustraire à la menace ou si la menace ne s'est pas éloigné d'elle même, il mord. J'entends par « il mord », ses deux mâchoires se sont retrouvées autour de votre peau (ou celle de votre pantalon). La conséquence peut être un simple pincement indolore ou quelque chose de beaucoup plus sanguinolent, cela veut toujours dire que les « bornes » du chien ont été dépassées. Parfois, les chiens prennent des raccourcis. Si la menace est inattendue et soudaine, ou si par exemple ils sont surpris (je dormais tranquillement dans mon coin quand le petit homme m'a marché sur la queue... ça m'a fait tellement mal que je me suis retourné...). Et bien sûr, en cas de menace grave, il n'y a que deux choix : fuir ou attaquer. La laisse, une petite pièce fermée, un mur dans mon dos... la réponse la plus logique est l'attaque. Il y a aussi quelque chose d'important à savoir : un chien qui grogne, montre les dents, ou aboie... n'est PAS « dangereux ». Il vous prévient, à vous de vous éloigner (ou de vous rendre moins menaçants, en vous accroupissant par exemple, en regardant de côté, en lui tournant le dos... ça n'a rien de déshonorant, ce sont des signaux d'apaisement qu'il comprend, tout simplement) si vous voulez éviter la morsure. Gronder un chien parce qu'il grogne... et la prochaine fois, il pourrait ne pas prévenir avant de mordre. Il vaut mieux à ce moment là, essayer de comprendre ce qui lui fait peur et le « rassurer » (éloigner la menace, concentrer son attention ailleurs en l'appelant ou en faisant un bruit de langue, un squiiick de jouet, des friandises...)
Face à la peur, il y a deux « écoles » : Certains partent du principe que le chien ne devrait pas avoir peur, ou devrait apprendre à se maîtriser en toutes circonstances. Si le chien à peur, surtout ne pas le rassurer, il pourrait croire que vous le récompensez parce qu'il a peur, et donc avoir de plus en plus peur, pensant que c'est ce que vous attendez de lui... Le chien n'est pourtant pas aussi bête que ce qu'on pourrait croire... bien au contraire. Il faudrait donc, selon cette théorie, l'ignorer, rester indifférent (sachant qu'il aura plus ou moins conscience de ce qui se passe dans votre tête...), ou même le réprimander (s'il devient menaçant par exemple, mais j'ai déjà explique plus haut que ce n'était pas une bonne solution, ça peut même le faire monter en tension...) Vous l'aurez compris, je fais partie de la seconde « école », celle qui pense qu'un chien qui a peur doit être rassuré. Ça ne veut pas dire fondre devant lui (ôôôôôô ! Mon pôôôôôvre bébé qui à tout peuuuur ! Viens faire un gwooo calinou à môman.... etc...), ça veut tout simplement dire détourner son attention de ce qui lui fait peur, l'occuper, jouer avec lui, faire de cette expérience potentiellement traumatisante un moment de joie, « charger » les événement d'émotions positives, dédramatiser. Mais ça peut aussi vouloir dire rassurer son chien, tout simplement. Il est dans vos pattes parce qu'une moto tout près de vous fait un bruit assourdissant ? Vous lui parlez avec une voix douce et calme, vous le caressez entre les yeux, sous le menton, derrière les oreilles (ce sont trois endroits stratégiques, ça ne manque jamais de les détendre). Il va comprendre que vous n'êtes pas stressés par la situation, et va finir par comprendre qu'il n'y a pas de vrai danger, juste un truc « qui pue et qui fait beaucoup de bruit » (je n'ai rien contre les motos, je me met juste à sa place...). Il grogne après quelqu'un, montre les dents ? Demandez à la personne de s'éloigner, ou éloignez vous vous mêmes, le simple fait de sortir « la menace » de sa zone personnelle peut le plus souvent suffire à rassurer le chien suffisamment. Par la suite, il peut revenir près de la personne de lui même pour la sentir, l'identifier, et s'habituer à sa présence. Dans la même veine, quand vous croisez une personne qui tient son chien en laisse dans la rue, et que le vôtre est aussi attaché, évitez que les chiens ne se croisent « de front », ce serait chercher la confrontation, et là il n'y a aucun moyen de fuir... vous ne pouvez jamais prévoir si le chien en face est bien socialisé... Un chien inconnu vous « charge » dans la rue ? Si s'accroupir et lui tourner le dos vous semble quelque peu ridicule et déshonorant (vous vous dites que ce n'est qu'un chien après tout... il devrait vous « respecter » en tant qu'humain... etc...), ce geste peut vous éviter une morsure très douloureuse. Dans tous les cas, c'est un « truc » qui pourrait sauver votre enfant s'il venait à rencontrer cette situation, un chien n'attaquera pas un truc qui se recroqueville à ras du sol (à part s'il a été dressé à le faire...) Une dernière chose, mais peut être la plus difficile à contrôler : n'oubliez jamais que si vous avez peur, le chien le sait toujours, et ça le rend d'autant plus peureux... donc, efforcez vous de respirer, et de rester aussi calme que possible.
Christine COL
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