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Petit chiot deviendra grand ...
Mais avant cela, il doit traverser les quelques premières semaines de sa vie dans les meilleurs conditions possibles. En effet, ces huit premières semaines sont décisives pour l'adulte qu'il sera plus tard. Les deux premières semaines, il n'entend rien et ne voit rien. Il ne fait que sentir les odeurs et pousse avec son nez pour trouver les mamelles nourricières de sa mère. Ses pattes arrières ont très peu de force, mais il sait déjà se servir de ses pattes avants pour ramper et pousser. Il se serre contre ses frères et sœurs pour se tenir chaud, puis en quelques jours il commence à savoir trembler et réguler sa propre température. Pendant ces quinze premiers jours, les bébés fragiles ont besoin de chaleur et de calme pour que maman reste tranquille avec eux. D'ailleurs, une bonne mère aura du mal à les quitter bien longtemps... Ensuite, le monde explose, leurs yeux et leurs oreilles s'ouvrent et ils découvrent de nouvelles sensations. Les grognements et autres bruits de leur mère tout d'abord, puis petit à petit leurs sens s'aiguisent et ils s'ouvrent vers « l'extérieur ». En parallèle, leur corps se fait plus facile à maîtriser, ils commencent à savoir marcher, et crapahutent petit à petit en dehors de leur « nid ». Pendant la troisième et la quatrième semaine, les petits ont besoin d'expérimenter ce qui règlera leur métabolisme, la lumière du jour et l'obscurité de la nuit, ils ont besoin du contact avec leur fratrie pour commencer à jouer et socialiser, puis plus tard du contact avec des adultes autres que leur mère. On peut aussi, petit à petit, les habituer aux bruits de la vie « humaine », la musique, la télévision (pour ceux qui la regardent...), l'aspirateur, l'appel d'air que fait une porte qui s'ouvre... A partir de la quatrième/cinquième semaine, le chiot apprend les codes sociaux (avec ses frères et sœurs, sa mère, d'autres adultes), il découvre d'autres espèces que la sienne (des humains différents, les hommes, les femmes, les enfants, des chats, des oiseaux, des rongeurs... que sais-je encore...). Il apprend à faire la balance entre son envie d'explorer et sa peur naturelle, qui se développe elle aussi petit à petit. Tout ce qu'ils expérimenteront dans cette période, et les quelques semaines suivantes, rentrera dans ce qu'ils considèreront comme normal plus tard. Tout ce qu'ils n'auront pas connu dans ces quelques semaines pourrait plus tard être considéré comme une menace, quelque chose qui fait peur car elle n'a pas été « connue » pendant les premiers mois du chiot. Pendant cette période, le jeune chien à besoin d'expérimenter le plus de stimuli différents possibles, et surtout le contact avec l'homme. En définitive, après les deux ou trois premières semaines de sécurité et de chaleur, le chiot à besoin de connaître le cœur de la maison des hommes pour apprendre à devenir un chien de compagnie « équilibré ». Il a besoin aussi d'expérimenter la voiture, les bruits de la ville, les odeurs du vétérinaire et les manipulations. Tout doit se faire en douceur bien sûr, et dans le respect de règles d'hygiène et d'asepsie qui protègeront le chiot d'éventuelles maladies. Il a besoin de savoir de que c'est que de passer une porte (ne rigolez pas, je connais un chien qui a mis des mois à en passer une de lui même, et à plus d'un an il à encore besoin de temps avant d'être capable d'entrer dans un endroit qu'il ne connaît pas. Ce petit Shetland avait passé les dix premières semaines de sa vie en chenil, pas de porte telle qu'on en voit dans les maisons donc), ce que c'est qu'un escalier (même si l'on doit faire attention de ne pas le laisser seul, les marches sont trop hautes pour ses articulations fragiles)... Bien sûr, il serait quasiment impossible pour nous autres éleveurs de vivre 100% du temps avec les chiots qui naissent chez nous, les chiots sont « envahissants », quand ils sont réveillés, et ont tendance à mâcher tout ce qui leur tombe sous les quenottes. Il est par contre primordial que les chiots aient la possibilité de rentrer chez l'homme autant que faire se peut, et surtout qu'ils passent le plus de temps possible avec des bipèdes de tout âge et de tout sexe. Pour vivre en harmonie avec les hommes en tant qu'adulte plus tard, il a besoin de connaître (d'expérimenter) la vie au sein d'une maison et le contact avec les êtres humains pendant ces quelques premières semaines très importantes. Il est donc de la responsabilité de l'éleveur de faire de son mieux, selon les moyens dont il dispose, pour que les chiots qui partent de chez lui le fassent « de la bonne patte ». Il est aussi important pour le futur « maître » de bien observer les conditions de vie du chien qu'il veut accueillir chez lui pour les quinze (ou plus si possible) prochaines années.
Christine COL
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